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Connaissance de
l'huile d'olive Association loi
1901 (ne reçoit aucune subvention, ni publique ni privée)
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Cholestérol, Cur et Score Lipidique de
Prévention Dr
André Charbonnier (Février 2002) |
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Les maladies
cardio-vasculaires atteignent le coeur et les vaisseaux. Elles ont une
lésion commune, la plaque d'athérome.
Celle-ci naît
sur la paroi interne des vaisseaux, veines et surtout artères. Elle se
développe vers l'intérieur du vaisseau, obstruant en partie ou
complètement sa lumière. Elle pénètre aussi
l'épaisseur de la paroi.
La plaque
d'athérome est toujours gorgée de cholestérol, traduction
du mauvais fonctionnement du métabolisme des lipides.
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Maladies
cardio-vasculaires |
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Les maladies
cardiovasculaires ont une lésion commune : la plaque d'athérome,
gorgée de cholestérol et de lipides. Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause
de mortalité des pays industrialisés. |
Ces maladies apparaissent dans trois sites
principaux :
-
les artères du coeur (les
coronaires), avec le risque d'apparition de trois maladies, l'angine de
poitrine, l'infarctus du myocarde et la mort subite du cardiaque. Celles-ci
entraînent la plus forte mortalité des pays industrialisés
(environ 170.000 décès annuels en France, soit 32 %) ;
-
les artères
cérébrales, dont l'athérome est à l'origine des
accidents vasculaires cérébraux ;
-
les artères des membres
inférieurs, dont les plaques d'athérome conduisent souvent
à cette maladie si douloureuse et invalidante, l'artérite des
membres inférieurs.
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Les principales
perturbations des lipides du sang dans les maladies
cardio-vasculaires |
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Plusieurs
perturbations caractéristiques des lipoprotéines, dont
l'hypercholestérolémie, jouent un rôle majeur dans la
constitution et l'évolution de la plaque d'athérome et des
maladies cardio-vasculaires. |
C'est l'élévation de la
cholestérolémie totale (CT) qui fut la première
perturbation biologique reliée aux plaques d'athérome et à
l'athérosclérose. Aujourd'hui, on connaît plusieurs autres
dyslipoprotéinémies caractéristiques de l'athérome.
Les principales sont :
-
L'élévation du
cholestérol au-dessus de 6,7 mmol/l (soit 2,60 g/l) toujours
accompagnée de celle du mauvais cholestérol, le C-LDL,
au-dessus de 4,5 mmol/l (soit 1,75 g/l) ;
-
La baisse du bon
cholestérol, le C-HDL, sous 0,90 mmol/l (soit 0,35 g/l)
chez l'homme et 1,08 mmol/l (soit 0,42 g//l) chez la
femme ;
-
L'oxydation fulgurante par les
radicaux libres des LDL et des acides gras polyinsaturés (Agpi)
transportés dans le sang par ces LDL ;
-
Toutes les perturbations
biologiques qui favorisent les thromboses artérielles satellites des
plaques d'athérome, celles de l'acide arachidonique (C20 : 4),
du fibrinogène, des triglycérides, de l'agrégation
plaquettaire locale, etc....
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L'excès
de cholestérol alimentaire n'est pas impliqué dans
l'athérome humain. |
Certaines maladies cardio-vasculaires
athéromateuses sont d'origine génétique familiale, telle
l'hyperlipidémie de type IIa. Mais la plupart des maladies
cardio-vasculaires avec athéromes artériels sont d'origine
nutritionnelle, expression d'un mal-manger gras habituel.
-
L'athérome humain n'est pas
dû à un apport de cholestérol alimentaire.
Contrairement à ce que laisse penser l'élévation de la
cholestérolémie totale, les maladies cardio-vasculaires
athéromateuses ne sont la plupart du temps pas (jamais ?) la
conséquence d'une surconsommation d'aliments riches en
cholestérol, comme les oeufs et les abats. A apport journalier normal
(300 à 400 mg), le cholestérol alimentaire est détruit par
le foie ; la cholestérolémie dépend alors d'une
synthèse hépatique de cholestérol. Si l'apport de
cholestérol alimentaire est trop fort, le foie ne détruit pas
tout le cholestérol alimentaire, tandis que la synthèse
hépatique se réduit d'autant.
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L'athérome a presque toujours une origine
nutritionnelle, exprimée par deux défauts majeurs de
l'alimentation grasse habituelle : un excès de graisses dans le
régime et une mauvaise répartition des acides gras dans ces
graisses. Le patient doit réapprendre à manger gras, s'il veut
prévenir la progression de la maladie
cardio-vasculaire. |
-
La coupable de l'athérome,
c'est la trop forte consommation de graisses à acides gras mal
répartis. Les dyslipoprotéinémies de
l'athérosclérose tiennent à deux défauts du
manger gras habituel :
-
un excès de consommation
de graisses : d'après l'étude Monica de l'OMS, le
français absorbe en moyenne 46 % de calories-graisses dans son
régime, alors qu'il devrait les plafonner entre 30 et 35 % ;
-
et une mauvaise
répartition des trois familles d'acides gras, toujours
représentées dans chaque graisse alimentaire : trop
d'acides gras saturés (Ags) et pas assez d'insaturés (surtout de
monoinsaturés).
Ces conclusions, objet d'un consensus
scientifique universel, appellent une rectification des deux défauts
du régime gras, oeuvre de prévention bien complexe à
réaliser jusqu'ici par le médecin traitant.
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Le risque cardiaque
global |
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Le risque
cardiaque global doit toujours être calculé par le médecin.
Il est minime, léger, modéré ou élevé selon
l'importance et le nombre des dyslipoprotéinémies. Il
dépend aussi de la présence de certaines affections de terrain
(hypertension, diabète I et II, tabagisme, obésité et
stress), qui agissent en multiplicateurs du risque cardiaque global. La
connaissance du risque cardiaque global permet d'adapter le régime
nutritionnel du patient à une prévention cardio-vasculaire
efficace. |
Avant prescription d'un régime gras
ou d'un traitement médicamenteux, appropriés à la
prévention des maladies cardio-vasculaires avec athérome
artériel , le médecin traitant doit calculer le risque
cardiaque global du patient. Régime gras et traitement seront
adaptés au risque cardiaque global.
Plusieurs tables, établies par
diverses conférences de consensus organisées par des
Sociétés européennes et mondiales de
l'Athérosclérose, permettent au médecin de calculer le
risque cardiaque global.
Celui-ci est minime, faible,
modéré ou élevé, selon :
-
l'importance des perturbations des
lipoprotéines;
-
la présence d'une ou de plusieurs
de ces perturbations ;
-
l'existence de certains risques non
lipidiques, dits de terrain. Les uns sont innés, donc non modifiables :
l'âge, le sexe masculin, les antécédents personnels et
familiaux de maladies coronariennes précoces (avant 50 ans), d'accidents
vasculaires cérébraux et d'artérite des membres
inférieurs. Les autres sont acquis, donc plus ou moins
modifiables : l'hypertension artérielle supérieure à
16/11 cm de Hg, une fréquence cardiaque trop élevée, les
diabètes I et II insulino- ou non insulino-dépendants, du
tabagisme, de l'obésité de type androïde, du stress. Ces
maladies de terrain, bien que non athérogènes par
elles-mêmes, aggravent les perturbations des lipoprotéines et
élèvent le risque cardiaque global. Exemple : tout tabagisme
à vingt cigarettes par jour multiplie le risque cardiaque par cinq.
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Le Score Lipidique
de Prévention ou SLP |
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Le calcul du SLP
est simple, à la portée de tous. Ce score permet pour la
première fois un contrôle effectif et une comparaison objective
des régimes de prévention nutritionnelle des maladies
cardio-vasculaires. |
Le SLP d'un aliment gras est un nouvel
indice qui intègre les apports de la portion consommée de cet
aliment gras en g de lipides totaux L d'une part, en g acides gras
saturés (Ags), monoinsaturés (Agmi) et polyinsaturés
(Agpi) d'autre part.
Le SLP journalier est la somme des SLP de
toutes les portions des aliments gras, consommées dans la
journée.
La formule du SLP est la suivante : SLP
= L + 2 Ags -1,184 Agmi - 0,4 Agpi, avec L, Ags, Agmi et Agpi en
g. Par exemple: BEURRE, pour
100g, L = 83 g, Ags = 52.6 g, Agmi = 23.5 g, Agpi = 2.0 g SLP =
160
Un coefficient positif affecte les
Ags (+2), qui élèvent la CT et interviennent
défavorablement sur d'autres lipoprotéines. Des coefficients
négatifs sont attribués aux Agmi (-1,184) et aux
Agpi (-0,4), parce qu'ils interviennent favorablement au moins sur une
des dyslipoprotéinémies de l'athérome.
La formule du SLP a été
prévue de sorte que le SLP soit égal à L si la
distribution des acides gras dans l'aliment gras est optimale,
c'est-à-dire de : Ags/Agmi/Agpi = 33/50/17. |
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Le SLP est une
représentation fidèle des principaux constituants gras des
aliments. |
Validation du SLP
Elle a été effectuée
à partir des aliments gras figurant dans les journaux alimentaires de
123 patients porteurs de risques cardiaques. Les corrélations
trouvées, toutes significatives, indiquent que le SLP doit
être considéré comme une représentation
fidèle des principales fractions lipidiques des aliments gras.
Voici les corrélations
trouvées : - entre le SLP et les Kcal de la ration calorique (r = +
0,77, p = 0,0001) ; - entre le SLP et les teneurs en g des lipides totaux L
(r = + 0,96, p = 0,0001) ; - en g de cholestérol (r = + 0,58, p = 0,001)
; en g d'Ags (r = + 0,99, p = 0,0001) ; en g (r = + 0,86, p = 0,0001) ; en g
d'Agpi (r = + 0,43 ; p = 0,0001) ; - entre le SLP et l'index B de Keys (r =
+ 0,90, p = 0,0001).
Cinquante de ces cahiers
alimentaires ont permis d'établir deux autre corrélations
significatives. L'une est positive entre le SLP et la consommation de vitamine
E dans le régime gras (r = + 0,36 ; p = 0,01). La seconde est
négative, entre le SLP et le rapport Vitamine E/Agpi, index
d'athérogénicité (r = -0,49, p = 0,001). |
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La valeur du SLP
plafond journalier est fixée par le
médecin |
Pratique du SLP
-
Rôles du médecin
-
Le médecin détermine le SLP plafond
journalier. Le SLP plafond journalier dépend de l'importance du
risque cardiaque global. Il est soumis aux contraintes usuelles de la ration
calorique idéale : âge, sexe, taille, poids corporel,
activité physique. Le plafond du SLP journalier se trouve sur des tables
faciles à consulter (voir tableaux 1
à 3).
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Le SLP
journalier, un score facile à calculer par le
patient |
-
Le médecin précise le
mode d'emploi du SLP. Dans un premier temps, le patient doit peser toutes
les rations des aliments gras consommés dans la journée et les
noter, à la manière de la pratique des régimes contre
l'obésité. Avec l'habitude, cette vérification sera
remplacée par une estimation. Pour obtenir le SLP d'un aliment gras
quelconque, le patient le cherchera dans une table regroupant à SLP
croissants les aliments gras par familles. Le SLP journalier est la somme
arithmétique des SLP de tous les aliments gras consommés dans la
journée.
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Le médecin apprend au patient
les moyens d'abaisser ou d'élever le SLP. Tout excès de
consommation de graisses se traduit par une élévation du SLP
journalier. Aussi, le patient doit-il apprendre à compenser cette erreur
de régime, en abaissant les SLP plafonds le lendemain et/ou les jours
suivants. Pour ce faire, il utilise deux moyens, faciles à
maîtriser avec un peu d'expérience : - soit il remplace un
aliment gras par tel(s) ou tel(s) autre(s) à SLP plus faible(s) choisis
dans une même famille ou dans des familles apparentées; -
soit il réduit les portions d'un ou de plusieurs aliments gras
à SLP élevé. Il pratique de façon inverse
s'il désire élever le SLP plafond journalier.
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Les baisses et
les élévations volontaires du SLP sont faciles à
maîtriser par le patient (voir exemples
ci-contre) |
Les familles apparentées entre
elles sont : Groupe 1 : viandes, volailles, charcuteries, abats,
ufs, fromages, laitages ; Groupe 2 : beurre, crème
fraîche, huiles, margarines ; Groupe 3 : poissons et
crustacés.
Exemples de substitutions à SLP
identiques d'aliments gras du groupe 1 : Un SLP de 6 correspond à
150 g de jambon dégraissé ou à 150 g d'escalope de veau ou
à 35 g de fromage Taillefine à 0 % ; Un SLP de 14 correspond
à 2 oeufs ou à 200 g de viande te peau rôtie de dinde ou
à 35 g de camembert à 45 % ; Un SLP de 16 correspond à 150
g de boeuf bourguignon, ou à 50 g de cervelas ou à 35 g de
fromage de Chaource.
Exemples de substitutions à SLP
identiques d'aliments gras du groupe 2 : Un SLP de 16 correspond à
10 g de beurre entier, ou à 40 g d'huile d'olive ou à 20 g
d'huile Isio 4 + 10 g d'huile d'olive, ou à 30 g de crème
à 15 % de MG + 10 g de margarine Primevère Tartine ou à 10
g de beurre allégé + 5 g de margarine Lesieur Tournesol, etc...
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Pour
réussir la prévention nutritionnelle cardio-vasculaire, la
coopération médecin-patient est
fondamentale |
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Le médecin doit établir
une coopération étroite et confiante avec son patient. Cette
coopération intime est impérative. Les régimes de
prévention cardio-vasculaire, à contrôler par le SLP, sont
installés pour longtemps. Ils ne sont nullement des régimes
d'exclusion d'un quelconque aliment gras ou d'une famille d'aliments gras. Tous
les aliments gras sont autorisés dans le cadre du SLP plafond
journalier. Le SLP, c'est réapprendre à manger gras dans un
but de prévention ; telle est la nouveauté en prévention
cardiaque. Le médecin doit convaincre son patient de devenir
progressivement l'acteur principal du suivi de son régime gras de
prévention cardio-vasculaire.
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De nombreux
aliments gras sont des mélanges avec des glucides rapides ou lents, avec
des protéines. D'autres préviennent l'athérome par les
antioxydants et les fibres qu'ils contiennent. |
-
Le médecin rappelle quelques
principes élémentaires de nutrition générale,
capables d'interférer dans le métabolisme des graisses : .
- Il convient d'assurer un apport
alimentaire régulier d'acides gras essentiels, sous forme d'huiles
ou de margarines selon le meilleur rapport a. linoléique (n-6) / a.
linolénique (n-3), à situer entre 10 et 20.
- Les glucides doivent
représenter 50 % de la ration calorique idéale. Ils interviennent
dans le métabolisme des graisses en favorisant leurs dépôts
périphériques dans les adipocytes. Les glucides doivent
être apportés sous forme simples ou rapides (1/3 et complexes ou
lentes (2/3).
- De nombreux aliments classés
comme gras dans les tables de SLP sont en réalité des
mélanges de graisses (qui entrent seules dans le calcul du SLP) avec des
glucides (rapides et lents) et/ou des protéines : les produits
laitiers, les biscuits, les pâtisseries, les desserts et les
crèmes lactées, les glaces, de très nombreux plats
cuisinés de la table familiale ou de l'industrie (surgelés).
- Des protéines sont
présentes dans de nombreux aliments dits gras : les poissons, la viande
blanche et rouge, la charcuterie, les produits laitiers, les fromages et les
oeufs. D'autres aliments gras contiennent les protéines
végétales des céréales : le pain, les biscottes et
les viennoiseries, les pâtes, les biscuits, etc...
- Les aliments riches en antioxydants
participent à la prévention contre l'athérome en
arrêtant les processus de peroxydation par les radicaux en libres des LDL
et des Agpi transportés dans le sang par ces LDL. La Vitamine E, dont
beaucoup d'huiles sont riches, est moins antioxydante que les
polyphénols, trouvés en abondance dans les huiles d'olive
vierges, le vin et la pulpe de nombreux fruits.
- Les fibres des
légumineuses, fruits et légumes abaissent la
cholestérolémie.
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VOIR LA TABLE DES
SLP
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- Les tables de SLP
Sur les tables de SLP, les aliments
gras sont regroupés par familles : Matières grasses ; Viandes
; Volailles et gibier ; Charcuterie ; Abats ; Poissons et crustacés ;
Produits laitiers ; Fromages ; Plats composés préparés
industriellement et conserves ; Plats composés cuisinés "
traiteur" ou " domestique" ; Céréales, pains spéciaux,
féculents et potages ; Barres céréalières, bonbons
et chocolats ; Biscuits et viennoiseries ; Crèmes, entremets, glaces et
pâtisseries ; Fruits, amandes, noix et graines.
La première table classe
les aliments gras de chaque groupe alimentaire par ordre de SLP
croissant.
Prochainement : La seconde table classe les aliments
gras de chaque groupe par ordre alphabétique.
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SLP - Questions -
Réponses |
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A venir
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© Connaissance de
l'huile d'olive (Dr André Charbonnier, Dr Jean-Louis
Richard) |
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